La Chaise est beaucoup plus qu’un charmant gîte rural, avec son propre golf et piscine, que vous avez loué pour quelques semaines de repos, sans se soucier de la pelouse ni de la taille des rosiers. La vallée a été cultivée depuis l’ère des Romains sans doute, c’était toujours une petite exploitation en polyculture ‘bio’, une agriculture vivrière, indépendante. Ces jours-ci, à La Chaise, vous allez trouver les oiseaux, les papillons et leurs fleurs, la sauvagine petite et grande, les lichens et fougères, les vieux arbres, qu’ont connu vos aïeux mais qui manquent dans les paysages en agriculture intensive moderne.
Sur les murs du salon de la Ferme vous allez voir des photos de papillons vus à La Chaise, ainsi que des aquarelles de plusieurs variétés d’orchidée sauvage vus au pied de leurs genévriers. Selon saison vous pourriez les voir pour de vrai, les premières orchidées pointent le nez mi-avril et continuent jusqu’au début juin. Les papillons arrivent selon la météo, plus c’est clément, plus qu’il y en a – surtout l’Adonis Bleu qui survole les plantes de thym et origan sur les côteaux.
Les enfants très débrouillards peuvent, avec l’accord de leurs parents et les propriétaires de La Chaise, reconstruire – même élargir – la cabane dans les bois. Fait de branchages, garni de fougère coupé, caché dans les pins en haut du fairway no.2, la cabane demande un peu d’attention et d’amour. Et les entrepreneurs en herbe ne manquent pas d’opportunités : il y a quelques années une fratrie britannique a collectionné des sacs de pommes de pin, les a soigneusement triés, nettoyés et ramenés en Angleterre pour vendre aux fleuristes du coin. Passées à la bombe de peinture argent ou or, les pommes de pin font aussi des jolies décorations de Noël. (Les adultes peuvent profiter aussi – récemment une jeune et jolie cuisinière du nord de la France est repartie de la Chaise avec une bonne douzaine de pots de confiture de prunes).
Le vallon de La Chaise a une particularité : au milieu il y a un ravin plein de ronces, vieilles saules et broussailles (et pas mal de balles de golf) et un ruisseau qui se faufile entre tout. Le ravin commence au pied des greens no. 1-7 et se termine à l’approche du green no. 6 où le pont François le ferme. Les indigèes disent que le ravin a été créé à cause des mille années de labour à chaque côté d’un lit de ruisseau marécageux, les côtes se sont surélèvés et le fond était emporté par les crus d’hiver. Peut-être. Mais c’est un refuge pour les oiseaux, le petit gibier et la petite sauvagine.
Le caractère millénaire du vallon de La Chaise se montre aussie : les pluies de l’hiver font ressortir les fossiles de la terre un peu n’importe où sur les abords du ruisseau, sur les côtes des landes sous les genévriers – ou même sous un prunier. Les brebis Clun Forest, en se grattant le dos contre un vieux prunier ont déterré le fossile ci-dessous. Ça ressemble fort à une crâne d’homme, mais ce n’est qu’une aggregation de fossiles, collés par les boues anciennes.